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Profiter de l'air du temps, prendre la poudre d'escampette.
20 janvier 2009

BIENVENUE SUR LA PLANÈTE MANGA

Résumé de mon escapade parisienne avec ma "manganita" préférée :

Lever aux aurores, puis course poursuite contre la montre, pour attrapper notre train, avec le conducteur le plus speed du monde (et le plus stressant) : j'ai nommé : JB !
 Arrivée à 10 H du mat en TGV à la gare de l'aéroport CDG. Queue pendant une demi-heure pour acheter une carte "navigo", passe-partout-tout-terrain, sésame des transports en commun parisiens. Je ne vous cache pas l'état d'excitation de ma douce Maëlibé, qui pourtant d'habitude a autant d'énergie qu'une limace en goguette ! Nous arrivons tout de même à nous tirer de cette première épreuve, malgré les "colles"  dignes  d'un concours d'entrée aux Grandes Écoles que nous inflige un préposé impitoyable, pas très disposé à nous rendre la vie facile.
. 10H45, ouf, nous voilà enfin dans le RER. Autour de nous, quelques excentriques habillés en redingotes et crinolines nous confortent dans l'impression que nous sommes dans le bon train... en route vers la "Japan Expo".
. 11H...  Mesdames et Messieurs, bienvenus sur la planète MANGA... J'avoue que je n'avais aucune idée, mais alors AUCUNE de ce qui nous attendait. Et là, tout à coup, c'est comme si nous avions été projetées en l'an 3050... Le RER était en fait une navette spatiale, la carte Navigo était la "multi-pass" de LILOU dans le 5ème élément, et Redingote et Crinoline étaient les dignes ambassadeurs de la mode pratiquée sur la planète MANGA. Pour le coup, Maëlibé passe assez inaperçue, mais moi, je fais figure d'extra-terrestre et j'ai l'impression que tous les yeux sont braqués sur moi ! Je m'accroche à ma fille qui, portée par un mouvement migratoire incoercible plane déjà à 10 cm au-dessus du sol. Des robots-humains hurlent derrière des porte-voix des instructions incompréhensibles pour la simple terrienne que je suis. Heureusement, j'ai mon interprète personnelle (mais où a-t-elle-bien pu apprendre ce langage étrange ?). Ma fille ne cesse de m'étonner. N'ayant aucune idée préconçue de ce que j'allais découvrir, je prends mes décisions au fur et à mesure...  Je décide de l'accompagner jusqu'à l'entrée du bâtiment. Elle est munie de son billet d'entrée pour les 4 jours que va durer l'exposition.

Une demi-heure plus tard, nous sommes toujours dans un dédale abyssal qui semble ne jamais vouloir finir. Je me demande si ce n'est pas ça la "Japan Expo" ? Un couloir qui va on ne sait où, mais où chacun à l'air de savoir où il va et pourquoi il y va... Ce sont surtout de très jeunes gens qui nous entourent. Enfin "gens" ce n'est pas un terme très approprié n'est-ce pas ? Mais je ne trouve pas vraiment de mot pour les définir. Sans doute "machins-choses" conviendrait mieux ! Nous nous sommes fait dépasser par : un Bioman (force jaune), 2 Robocop, 4 tortues NINJA , une Blanche-Neige et une mariée sanguinolente. Devant nous, une petite-fille à couettes, mini-jupe et soquettes qui doit faire au moins 1,90m/90 kilos et nous sommes talonnées par une MORT très convaincante et assez effrayante somme toute, et un commando de G.I, mitraillette au poing ! Au loin, un haut-parleur lance des appels pour une maman perdue qui attend sa fifille à l'accueil du pavillon n° 4... Nos deux valises nous empêchent d'avancer plus vite et Maëlibé s'impatiente... Elle va rater la séance de dédicace de je-ne-sais-quel dessinateur dont elle est "dingue". Au fur et à mesure que nous avançons, je me dis que je ferais mieux d'aller voir d'un peu plus près ce "monde" dans lequel j'étais prête à "lâcher" seule mon innocente fille de 15 ans... Mais bon, je me résonne et je me dis que : justement elle a 15 ANS et n'est plus un bébé... Arrivée devant la préposée des billets à l'entrée, Maëlibé me demande de l'argent de poche. Nous demandons à la charmante préposée s'il y a un distributeur pas loin, elle nous dit que oui, mais qu'il est en PANNE, mais qu'il y en a un à l'entrée du PAVILLON 6, de l'autre côté... Allons bon, c'est vraiment idiot : j'aurais dû retirer de l'argent à l'aéroport... Je demande à  Maëlibé de m'attendre avec les 2 valises, je reviens de suite.


Cette fois-ci, je ne ferai pas la queue, ha non, pas question ! Je prends le risque : je passe de l'autre côté des barrières de sécurité et, après cinq bonnes minutes de marche quand même j'arrive devant un autre charmant préposé aux entrées qui me dit que oui, il y a un distributeur, mais de l'autre côté et que non, on ne passe pas sans billet bien entendu. En pleurant et me tordant les mains telle une mama espagnole plus vraie que nature, je lui explique ma situation de mère aux abois, étant obligée d'aller chercher de quoi permettre à mon enfant innocente de se sustenter, mais que jamais, au grand jamais et pour rien au monde je n'essaierais de frauder et rentrer dans ce monde interdit aux plus de 15 ans d'âge mental... Il me détaille des pieds à la tête et je me sens comme scannée, détaillée, analysée, pesée... puis il décide que non, décidément, je ne vaux pas tripette et que je suis pas du genre "mamie-Bonnie-sans Clyde". Merci beaucoup, super ! Puis il s'écarte pour me laisser passer et me montre le guichet de retrait et.... la queue longue d'au moins 30 m ! NOOOOOOOON.......... C'EST PAS VRAIIIIIII........ ! Encore 1/2 heure de queue au bas mot. Tant pis, je n'ai pas le choix, je m'y colle. J'appelle Maëlibé... Elle s'impatiente et en a marre de jouer les baby-sitter pour nos deux valises. Mais elle est contente car elle a vu passer son héros préféré : Jack Sparrow ! Au moins DIX FOIS ! 10 Jack Sparrow... C'est vraiment un monde merveilleux ! En attendant, je fais comme tout le monde : j'envoie des textos... Oh pardon ! Je me suis rapprochée un peu trop près de la Marquise de-J'ai-une-Belle-robe-d'époque et j'ai failli arracher sa traîne en marchant dessus. Bonjour l'état de celle-ci après une journée à balayer le sol du Parc des Expositions !
Chemin faisant, j'ai tout de même une inquiétude qui ne me lâche pas : Et si au moment où j'arrive au guichet, celui-ci était vide ? Et s' il tombe en panne ? Relax ! Cool ! Respire ! Merde, c'est les vacances ! Ha oui, c'est vrai, c'est les vacances.... Mais qu'est-ce que je fous là ? Quelle conne de ne pas avoir retiré de l'argent AVANT d'arriver... Maëlibé me l'avait pourtant bien suggéré! Bon, mais cette longue attente me donne l'occasion de réfléchir à autre chose : je vais rentrer là-dedans avec ma fille. C'est quand même un événement après tout... Des gens de tout bords, toutes nationalités, de toutes religions, de tous âges même sont là ! Je retire l'argent sans encombre (mais combien il y a là-dedans ?) et retourne rejoindre Maëlibé qui trépigne d'impatience. Je lui donne l'argent, et lui dis d'aller poser les valises au vestiaire et d'aller faire un tour, on se retrouvera quelque part. Vive l'aire des portables ! Je me demande comment on faisait AVANT ?


Je prends la queue à rebrousse-poil (tiens, quelle drôle d'expression !) et retourne prendre mon billet d'entrée. Heureusement, personne ne semble intéressé par le paiement par carte bancaire. Tant mieux ! Je suis déjà exténuée, je crois avoir parcouru en une matinée l'équivalent des 20 kilomètres hebdomadaires recommandés dans tous les magazines-santé-bien-être. Je devrais être au TOP de ma forme, et j'aimerais qu'on m'explique pourquoi, après avoir accompli l'exploit de franchir enfin le "passage" vers l'extase, j'ai une idée fixe : trouver un fauteuil, une chaise, un tabouret, une marche, bref, n'importe quoi où poser mes fesses et masser mes pieds (ou le contraire ?), mes pauvres pieds, convertis en deux masses  douloureuses et obèses ! Je m'écroule par terre et appelle Maëlibé. Un bref moment de panique quand je m'aperçois que ma file n'a aucun, mais alors AUCUN sens de l'orientation... Elle ne sait, ni quel chemin elle a pris, ni où elle se trouve par rapport à quoi... rien. Elle me donne le nom du stand où elle est. Je lui demande de ne pas bouger. Heureusement, et par comparaison, je suis dotée d'un GPS incorporé dans mon cerveau, à une aire où les GPS n'existaient pas encore, par des parents-visionnaires, super en avance sur leur temps... J'ai oublié d'en faire la demande au moment de la conception de ma fille, pensant qu'à notre époque cette option était incluse d'office... Je me renseigne auprès de Dark Vador en personne, qui m'indique la direction de sa voix caverneuse... Je la retrouve à un stand en train de sauter avec d'autres  filles qui ont toutes l'air de sortir d'un pensionnat pour jeunes filles de bonne famille, sur des espèces de plaques de toutes les couleurs qui s'allument au son d'une musique électro entraînante. Elles sont hilares, Maëlibé radieuse... Elle est ENFIN dans son élément. Je la regarde, attendrie par tant d'innocence et de candeur, sa jeunesse soudain me serre le coeur, je me souviens qu'elle n'est encore qu'une enfant. Et si cette planète n'était en fait que la part de l'enfance que chacun porte en soi ? Le monde merveilleux où tous les rêves se réalisent, où l'on se retrouve, l'espace de quelques heures, quelques jours, dans la peau de ses héros préférés ? Tout le monde ici fait semblant de croire que ce monde est réel, un monde où toutes les différences seraient gommées, où  toutes les excentricités seraient permises. C'est un monde Beau. Un monde de Cinéma. Des costumes de rêve, des belles aux-bois dormant d'ébène, des Blanches-Neige dorées comme des pains d'épices, des Pocahontas blêmes comme l'aurore et blondes comme le plus blond des froments ! Des geïshas ambrées, des samouraïs palichons, des Shérazhades opalines et évanescentes ! Tous les codes sont brisés. Même les quelques parents-chaperons qui, comme moi, n'ont pas voulu lâcher leur progéniture dans une jungle jugée hostile parce que méconnue, même nous, nous nous sentons bienvenus, acceptés. Il y a quelque chose d'attendrissant dans ce rassemblement. Les stands s'enchaînent et se ressemblent, costumes bigarrés, perruques improbables, chaussures-échasses importables, peluches enfantines, stands des artistes-mangas, de vente de mangas, de lecture de mangas, d'initiation au dessin mangas... Bref, un monde kitch à souhait, mais sympathique, ouvert et créatif.

Je découvre au passage que ma fille A DES FANS... Mais oui, des gens qui ADORENT son blog où elle poste ses dessins et ses histoires. Elle leur donne des rendez-vous, les rencontre, signe des autographes... C'est tout simplement hallucinant ! JE NE SAVAIS PAS... Oh mon dieu, ma fille de 15 ans a une vie parallèle dont j'ignorais tout ou presque... Puis je me dis que finalement, n'est-ce pas la finalité de toute éducation ?  Nous les aidons comme on peut à se construire une personnalité et quand nous découvrons le sens que prend celle-ci, nous sommes parfois désorientés, étonnés, mais tant mieux si cette personnalité est riche et multiple et ouverte à des cultures différentes et variées.

J'ai soulevé un petit bout de la jolie personnalité de ma fille, et ce que j'en ai vu m'a  étonnée mais réjouie... Encore un pied dans l'enfance, mais dans les starting-block pour une vie d'adulte originale et épanouie.

Voilà, le reste de notre séjour s'est bien passé. Tous les matins, j'accompagnais Maëlibé dans les labyrinthes du métro et du RER, du 18ème arrondissement jusqu'au Parc des Exposition. Chaque matin une voix amusée annonçait l'arrivée imminente à la Japan Expo "Messieurs-Mesdames les COST-PLAYERS (de costume et play), nous arrivons à la Japan expo. Nous vous souhaitons une agréable journée". Et je débarquais sur le quai avec une foule d'hurluberlus déguisés, travestis, maquillés, masqués, cost-playés... Mais sans doute n'étaient-ils qu'eux-mêmes après tout...
Puis je laissais Maëlibé dès que nous avions franchi l'entrée. Une heure à l'aller, une heure au retour. Deux fois par jour... Faut-il que je l'aime cette enfant ! Pendant la journée, j'allais au musée, faire du shopping, papotais avec Martine en sirotant une tisane, ou discutais fiévreusement de l'Affaire DSK avec Jacques... Le soir, rebelote, direction le Parc des Expo... Puis, concert  de  Simon dans un café-théâtre intimiste, avec les copines de Paris. Un autre soir, pique-nique avorté qui a fini chez Jacques et Martine. Pleins de nouveaux amis à découvrir, en plus de ceux déjà connus !

Et voilà, 4 jours plus que bien remplis. Maëlibé est rentrée plein d'étoiles dans ses yeux, et moi plein de choses à vous raconter...

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